Une histoire dès l’Antiquité
On a retrouvé, à L’Isle d’Abeau, des vestiges du passé datant de l’époque gallo-romaine (1er siècle avant J.C). Différents sites sont connus mais le plus important d’entre eux est la villa du Gua. Il s’agit d’un grand complexe, comme il en existait partout en France jusqu’au début du Moyen Âge : de grands domaines, comprenant différentes pièces à vivre et même des thermes ! La villa a été remaniée à diverses époques. Les nombreux objets en terres cuites autorisent l’hypothèse d’une station, idéalement située entre la ville de Lugdunum (Lyon) et l’Italie. Il faut imaginer alors un territoire marécageux, surplombé par un plateau, une île au milieu des marais.
Le village de L’Isle
C’est ce nom qui apparaît assez vite dans les écrits. Après de nombreux changements au gré des propriétaires des terres (L’Isle d’Artaz), le nom d’Abeau apparaît. Il vient du nom des seigneurs de L’Isle, la famille des Pollouds. Originaires des Beaux de Provence, par un jeu d’alliance ils possédaient des terres en Dauphiné. C’est cette famille qui a donné l’appellation de L’Isle d’Abeau et l’écu armorial jaune et rouge.

Au Moyen Âge, L’Isle d’Abeau est un village typique du Dauphiné. Les habitants sont peu nombreux, principalement des paysans habitants dans les fermes parsemées çà et là. La vie est rythmée par les prières, qui se passent à la Chapelle Saint Germain, qui daterait du XIè siècle mais aurait connu de nombreux remaniement au fil des siècles. Profitant toujours de son emplacement idéal, entre Lyon et le sud, L’Isle d’Abeau accueille aussi au XIIè siècle la plus grande commanderie de Templier du Nord-Isère : le Temple de Vaulx. Il abritait les croisés en partance pour Jérusalem.
Le territoire est encore majoritairement constitué de marais, dont dépendent beaucoup d’activités humaines : la chasse, la pêche, l’exploitation de la tourbe, les moulins, la culture du chanvre.
La question de l’assèchement des marais apparaît sous Louis XIV (1643-1715). Néanmoins de nombreuses résistances par les populations empêchent le projet. Les marais sont toujours présents au XVIIIè siècle puisque Rousseau, en voyage dans la région, raconte avoir attrapé la fièvre à cause d’eux. Il faut attendre Napoléon Ier (1804-1815) pour que le projet aboutisse : le canal du Catelan aurait été nommé d’après les prisonniers de guerre Catalans, qui ont été mobilisés pour le creuser.
Devenu une Ville Nouvelle
Dans les années 1960, l’Etat lance un grand programme pour répondre aux grands enjeux de logements. Il est donc décidé de créer des Villes Nouvelles : un urbanisme planifié dans des zones peu ou pas peuplées, choisies pour leur emplacement stratégique. Les Villes Nouvelles étaient pensées pour désengorger les grands pôles métropolitains, tout en assurant aux personnes une bonne qualité de vie. Il en existe neuf dans toutes la France : Cergy Pontoise, Evry, Saint-Quentin-en-Yvelines, Marne-la-Vallée et Sénart en région parisienne ; Villeneuve d’Ascq près de Lille ;
l’Agglomération nouvelle du Nord-Ouest de l’étang de Berre près de Marseille ; Val-de-Reuil près de Rouen. Pour Lyon, ce sera L’Isle d’Abeau. Les chantiers des Villes Nouvelles ont mobilisé de grands architectes et urbanistes et sont en général le reflet de pensées et étude sur la cité idéale, à une époque donnée.
La décision de principe de créer une Ville nouvelle dans la région de Lyon remonte au 8 février 1968.
Le site de L’Isle d’Abeau a été choisi pour sa situation privilégiée au sein d’un réseau de communication important (la ligne de chemin de fer déjà existante, ainsi que l’aéroport et l’autoroute A43 dont les constructions sont étroitement liées à l’implantation de la Ville Nouvelle) ainsi que pour son potentiel de développement économique et humain. Sa mission est d’assurer la croissance de l’agglomération lyonnaise, en favorisant son desserrement vers l’est sur l’axe Lyon-Grenoble. La Ville nouvelle est composée de 5 communes (L’Isle d’Abeau, Four, Saint-Quentin-Fallavier, Villefontaine, Vaulx-Milieu) et s’étend sur 6 400 hectares, dont 3 500 hectares d’espaces verts. A l’origine, ce sont 22 communes qui font partie de la Ville Nouvelle, de Satolas à Bourgoin-Jallieu.
De nombreuses opérations publicitaires incitent la population à s’installer à L’Isle d’Abeau. A l’appui de nombreux slogans : « Dernière Isle avant les Alpes », « Une petite sœur pour Lyon », « La Ville à la Campagne ». Des projets naissent dont celui du lac artificiel qui a marqué durablement les mémoires.
Le 1er janvier 2007, le SAN (Syndicat d’Agglomération Nouvelle) de L’Isle d’Abeau est transformé en Communauté d’agglomération Porte de l’Isère (CAPI), qui regroupe alors vingt communes.
Quelques dates clés
- 8 février 1968 – Décision de créer une Ville nouvelle à L’Isle d’Abeau (décision de principe du comité interministériel d’aménagement du territoire (C.I.A.T.) )
- 31 janvier 1969 – Installation par le Préfet de l’Isère de la mission d’études et d’aménagement de la Ville nouvelle (M.E.A.V.N.)
- 26 mai 1970 – Décision d’engager la réalisation de la Ville nouvelle de L’Isle d’Abeau. À cette date, trois décisions sont prises : la construction de l’aéroport de Lyon-Saint-Exupéry (alors appelé Satolas), la construction de l’autoroute A43 et la création de la Ville nouvelle. (Décision du C.I.A.T. sur le rapport d’études présenté par la M.E.A.V.N.)
- 21 janvier 1971 – Arrêté du Préfet de l’Isère créant le syndicat intercommunal d’aménagement de la Ville nouvelle de L’Isle d’Abeau (SIAVNIA)
- 10 janvier 1972 – Décret portant la création de l’établissement public chargé de l’aménagement de la Ville nouvelle (EPIDA) ;
- 11 août 1972 – Décret portant création de l’agglomération nouvelle de L’Isle d’Abeau
- 1er janvier 1973 – Mise en place du Syndicat communautaire de l’aménagement de la Ville nouvelle, créé en application de la loi du 10 juillet 1970 (SCANIDA)
- 13 juillet 1983 – Loi portant sur la modification des statuts des Villes nouvelles
- 15 septembre 1984 – Mise en place du Syndicat d’agglomération nouvelle (SAN)
- 28 décembre 2005 – Publié au Journal officiel du 30 décembre 2005, le décret relatif à la fin de l’opération d’intérêt national de la Ville nouvelle de L’Isle d’Abeau
- 12 septembre 2006 – Arrêté préfectoral n° 2006-07546 portant projet d’extension de périmètre dans le cadre d’une transformation en communauté d’agglomération
- 29 décembre 2006 – Arrêté préfectoral n° 2006-12246 portant transformation du Syndicat d’agglomération nouvelle de L’Isle d’Abeau en Communauté d’agglomération et extension de son périmètre modifié par l’arrêté préfectoral n° 2006-12307 du 30 décembre 2006
- 1er janvier 2007 – Transformation du SAN de L’Isle d’Abeau en communauté d’agglomération qui prend le nom de Communauté d’agglomération Porte de l’Isère » (CAPI)
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