La Ville s’engage en faveur de la biodiversité lilôte et de la préservation de la ressource en eau, en restaurant une zone naturelle de 38 hectares,sanctuarisée dans son nouveau Plan local de l’urbanisme.  Zoom sur cette opération d’envergure.

Peu connue, la zone humide des Sayes présente un intérêt majeur pour la nature. C’est avec des objectifs écologiques que la municipalité co-construit actuellement un nouvel avenir pour cette zone à préserver, conforter dans son rôle majeur pour l’environnement (cycle de l’eau, réservoir de biodiversité…) et redécouvrir.

Les deux étapes de la renaturation

Les prochains travaux de renaturation de la zone des Sayes consistent en l’exploitation d’une peupleraie de culture, avec vente à un exploitant pour valorisation, puis en l’installation de 1400 plants et une amélioration du fonctionnement hydrologique de la zone.

L’exploitation et la valorisation d’une peupleraie de culture (2023/2024)

L’intervention de Rollandbois

A l’automne 2023 et 2024, une partie de la peupleraie arrivée à maturité va être abattue pour :

  • Sécuriser les abords des chemins en évitant les chutes d’arbres malades ou en fin de vie
  • Protéger la ressource en eau (la culture du peuplier peut être très consommatrice en eau en phase de croissance)
  • Permettre la régénération spontanée du futur espace boisé naturel de 9 hectares et ainsi retrouver un habitat plus bénéfique pour la biodiversité locale.

Intervenir sur cette peupleraie à l’automne évite de déranger les oiseaux pendant leur période de nidification et la méthode adaptée mise en place par l’exploitant forestier Rollandbois va aussi favoriser la reprise de la végétation.

Une valorisation locale et vertueuse

L’exploitation du peuplier a de nombreux débouchés, dont la production de cagettes, bourriches et autres emballages légers pour les produits alimentaires, en se substituant au plastique (avec ainsi une économie en ressources fossiles et énergie). Le recours à l’entreprise Rollandbois, située à Oytier Saint Oblas (38780), permet également de maintenir de nombreux emplois non délocalisables.

Vers une forêt alluviale (2024/2030)

Après les opérations d’exploitation, en plus de la végétation spontanée, la Ville va planter 1400 plants d’essences locales, à forte valeur écologique pour la biodiversité.
Ces plants seront disposés au sein du futur espace boisé naturel ou en haies champêtres, avec une diversité de strates et d’espèces, en bordure des chemins.
La commune entend ainsi développer une forêt de boisement avec de nombreuses essences locales, parmi lesquelles :

  • le saule blanc, qui va servir de nourriture au castor,
  • le saule marsault et l’aulne glutineux, qui serviront de gîte à la noctule de Leisler (chauve-souris),
  • le saule cendré, prisé par la rousserolle verderolle (passereau) pour sa nidification,
  • le cerisier à grappes, qui sera butiné par le bourdon terrestre.

Outre son utilité pour la faune sauvage, une haie offre de nombreux autres avantages (régulation microclimatique et hydraulique, captation de la pollution, protection du vent et du bruit, esthétisme).

A terme, cette zone humide bénéficiera d’une restauration et d’une amélioration notable de son fonctionnement hydrologique.

 

Vers un futur plan de gestion des Sayes

La démarche en cours

Les travaux engagés par la Ville fin 2023 s’inscrivent dans un projet global, soutenu financièrement par l’Agence de l’Eau : la mise en place d’un plan de gestion des Sayes. Son objectif est d’établir un état de lieux des problématiques du site et de programmer des actions correctives, pour restaurer la zone humide et ses richesses environnementales.
La Ville est accompagnée par le cabinet d’études Evinerude dans l’élaboration de ce plan d’action. Le diagnostic naturaliste de la zone effectué en 2022 par l’association « Porte de l’Isère Environnement » (APIE) a ainsi mis en évidence des habitats typiques en forte régression, et la présence d’espèces protégées ou menacées. Des axes de réflexion pour le plan d’action sont actuellement à l’étude, avant sa finalisation et la réalisation des premiers aménagements.

Le Contrat environnemental de la Bourbre

Enfin, la renaturation de la zone humide des Sayes vient compléter l’opération de renaturation de la Bourbre, menée depuis 2021 sur la rive gauche par l’établissement public d’aménagement et de gestion de l’eau (EPAGE) de la Bourbre et la Communauté d’agglomération des Portes de l’Isère (CAPI). Son but : modifier le lit de la Bourbre, pour lui redonner une forme plus naturelle et améliorer la qualité des eaux comme des milieux, sur 8,3 km entre Bourgoin-Jallieu et Vaulx-Milieu.
La démarche lilôte et l’opération EPAGE/CAPI sont toutes les deux intégrées à une démarche bien plus vaste et ambitieuse : le Contrat pour la restauration et la préservation des milieux de la vallée de la Bourbre 2023/2027, porté par l’EPAGE, qui prévoit 80 actions portées par 24 maitres d’ouvrage.

 

Pour en savoir plus sur les zones humides

Visionnez la vidéo réalisée par l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse en 2017 :

 

Article mis à jour le 20/09/2024