La Ville s’engage en faveur de la biodiversité lilôte et de la préservation de la ressource en eau, en restaurant une zone naturelle de 38 hectares, inscrite dans le projet de révision de son Plan Local de l’Urbanisme. Ce projet de renaturation, qui devrait aboutir d’ici 2026, va connaitre une nouvelle étape en cette fin d’année. Zoom sur les travaux prévus et le temps d’échange avec les élus organisé le 13 octobre prochain.

Peu connue, la zone humide des Sayes présente un intérêt majeur pour la nature. C’est avec des objectifs écologiques que la municipalité co-construit actuellement un nouvel avenir pour cette zone à préserver, conforter dans son rôle majeur pour l’environnement (cycle de l’eau, réservoir de biodiversité…) et redécouvrir.

La mise en terre de 1400 plants

Les prochains travaux de renaturation de la zone des Sayes consistent en la coupe d’une peupleraie de culture, avec vente à un exploitant pour valorisation (pendant le mois d’octobre) puis en l’installation de 1400 plants (pendant l’hiver 2023/2024).

L’intervention de Rollandbois

En octobre, une partie de la peupleraie arrivée à maturité va être abattue pour :

  • Sécuriser les abords des chemins en évitant les chutes d’arbres malades ou en fin de vie
  • Protéger la ressource en eau (la culture du peuplier peut être très consommatrice en eau en phase de croissance)
  • Permettre la régénération spontanée du futur espace boisé naturel de 9 hectares et ainsi retrouver un habitat plus bénéfique pour la biodiversité locale.

Intervenir sur cette peupleraie à l’automne évite de déranger les oiseaux pendant leur période de nidification et la méthode adaptée mise en place par l’exploitant forestier Rollandbois va aussi favoriser la reprise de la végétation.

Une valorisation locale et vertueuse

L’exploitation du peuplier a de nombreux débouchés, dont la production de cagettes, bourriches et autres emballages légers pour les produits alimentaires, en se substituant au plastique (avec ainsi une économie en ressources fossiles et énergie). Le recours à l’entreprise Rollandbois, située à Oytier Saint Oblas (38780), permet également de maintenir de nombreux emplois non délocalisables.

Les zones de plantation

Après les opérations d’exploitation, la Ville va planter 1400 plants d’essences locales, à forte valeur écologique pour la biodiversité.
Ces plants seront disposés au sein du futur espace boisé naturel ou en haies champêtres, avec une diversité de strates et d’espèces, en bordure des chemins.
La commune entend ainsi développer une forêt de boisement avec de nombreuses essences locales, parmi lesquelles :

  • le saule blanc, qui va servir de nourriture au castor,
  • le saule marsault et l’aulne glutineux, qui serviront de gîte à la noctule de Leisler (chauve-souris),
  • le saule cendré, prisé par la rousserolle verderolle (passereau) pour sa nidification,
  • le cerisier à grappes, qui sera butiné par le bourdon terrestre.

Outre son utilité pour la faune sauvage, une haie offre de nombreux autres avantages (régulation microclimatique et hydraulique, captation de la pollution, protection du vent et du bruit, esthétisme).

L’information des habitants et les animations pour les scolaires

Cyril Marion, Maire de L’Isle d’Abeau et Roland Borghi, 2e adjoint délégué à la Qualité du Cadre de Vie, vous invitent à un temps d’échange le vendredi 13 octobre 2023 à 17h30, à la ferme Chaffard (à l’angle des avenues Pierre Louve et de Jallieu).
Vous pourrez ainsi mieux découvrir ce projet de renaturation et les prochains travaux, en vous rendant sur site (via un chemin rural d’accès à la zone humide, situé à 250 m).
Des animations pédagogiques sur la faune et la flore locale seront aussi mises en place pour les scolaires en 2024.

Vers un futur plan de gestion des Sayes

La démarche en cours

Les travaux engagés par la Ville fin 2023 s’inscrivent dans un projet global, soutenu financièrement par l’Agence de l’Eau : la mise en place d’un plan de gestion des Sayes. Son objectif est d’établir un état de lieux des problématiques du site et de programmer des actions correctives, pour restaurer la zone humide et ses richesses environnementales.
La Ville est accompagnée par le cabinet d’études Evinerude dans l’élaboration de ce plan d’action. Le diagnostic naturaliste de la zone effectué en 2022 par l’association « Porte de l’Isère Environnement » (APIE) a ainsi mis en évidence des habitats typiques en forte régression, et la présence d’espèces protégées ou menacées. Des axes de réflexion pour le plan d’action sont actuellement à l’étude, avant sa finalisation et la réalisation des premiers aménagements.

Le Contrat environnemental de la Bourbre

Enfin, la renaturation de la zone humide des Sayes vient compléter l’opération de renaturation de la Bourbre, menée depuis 2021 sur la rive gauche par l’établissement public d’aménagement et de gestion de l’eau (EPAGE) de la Bourbre et la Communauté d’agglomération des Portes de l’Isère (CAPI). Son but : modifier le lit de la Bourbre, pour lui redonner une forme plus naturelle et améliorer la qualité des eaux comme des milieux, sur 8,3 km entre Bourgoin-Jallieu et Vaulx-Milieu.
La démarche lilôte et l’opération EPAGE/CAPI sont toutes les deux intégrées à une démarche bien plus vaste et ambitieuse : le Contrat pour la restauration et la préservation des milieux de la vallée de la Bourbre 2023/2027, porté par l’EPAGE, qui prévoit 80 actions portées par 24 maitres d’ouvrage.

 

Pour en savoir plus sur les zones humides

Visionnez la vidéo réalisée par l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse en 2017 :